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samedi 28 janvier 2017

Le nucléaire, c'est bon pour ce que vous (n')avez (pas encore) !

60 ans d'accidents nucléaires, et aujourd'hui, et demain ?
 
N'hésitez pas à partager et "liker" cet article sur vos réseaux sociaux pour améliorer sa visibilité, merci :)
 
Voilà un article qui était resté à l'état de brouillon dans mes cartons, sur la base d'une publication par Arte Future de juillet 2016. C'est un récapitulatif des principaux accidents nucléaires dans le monde pour ces 60 dernières années. Certaines planches sont illustrées d'un lien cliquable ou d'une vidéo.

 
Il est question ici d'accidents majeurs, donc de phénomènes hors contôle humain. Mais qu'en est-il des relâchements massifs de radioactivité dans l'environnement, sciemment voulus et déclenchés par la main de l'homme ? Autrement dit, les essais d'armes atomiques, aériens ou souterrains ?

Voici résumée en 7 minutes une chronologie des 2053 explosions nucléaires ayant eu lieu dans le monde entre 1945 et 1998. Vous avez bien lu : 2053 ! Depuis, 5 tirs supplémentaires ont été effectués, 2 par l'Inde, 1 par le Pakistan, et 3 par la Corée du Nord.




Mais n'oublions pas, nous avons vu dans l'article précédent sur la rejustification des critères de risques de la loi Euratom que même un fonctionnement quotidien et "normal" de l'industrie nucléaire civile (et militaire) engendre des risques sanitaires pour la population, qui s'ils étaient évalués à leur juste niveau engendreraient de tels coûts et une telle perte de compétitivité que cela signifierait à coup sûr la mort de cette industrie ! Tout cela est basé sur des études scientifiques solides, voir ou revoir par exemple l'article sur les cas de leucémie infantile autour des centrales nucléaires.

Et les risques d'accident nucléaire majeur, en France et en Europe, qu'en est-il ?

Hé bien il n'est pas simple du tout de s'en faire une idée juste, pour plusieurs raisons. Pour commencer, tout cela repose sur des chiffres, et n'étant ni scientifique et encore moins matheux, je ne suis pas là en terrain de confiance. Ensuite tout ce que je peux dire, c'est qu'une fois de plus, j'ai l'impression de patauger dans des données absconses, des considérations à géométrie variable et des affirmations à la "mords-moi le neutron", bref de quoi probablement rebuter ou égarer bien des personnes "non averties". De plus et comme dans n'importe quel domaine, on s'aperçoit que des spécialistes à priori dignes de confiance mais bêtement humains peuvent faire des erreurs...

Ainsi en 2011 après la catastrophe de Fukushima, Bernard Laponche, physicien nucléaire, et Benjamin Dessus, ingénieur et économiste, publient leurs calculs sur la probabilité que survienne un accident nucléaire grave chez nous ou en Europe. Leurs résulats sont effrayants : 50 % de risques pour la France, plus de 100 % pour l'Europe qu'une catastrophe majeure se produise pendant la durée de vie du parc nucléaire actuel ! Bon, même si je n'entends rien à la science des statistiques, plus de 100 % de risques, c'est un peu bizarre... Comment quelque chose peut-il se produire plus souvent qu'à tous les coups ? Par la suite, Etienne Ghys, Directeur de recherche au CNRS, a fait remarquer qu'une erreur dans la méthode de calcul faussait ces résulats, et qu'il fallait plutôt considérer une probabilité de 72 % de risque d'accident grave en Europe, d'où je déduis 49 % pour la France, dans les 30 ans à venir.

Vous imaginez cela ? une "chance" sur deux que ça pète en France, dans les 30 ans qui viennent ?

Mais ce ne sont que des chiffres, qui selon comment on les accommode, les ficèle, les associe ou les dissimule, diront bien à peu près ce qu'on voudra ! Et qui pourra juger de l'existence et de l'opportunité de tous les paramètres possibles ? Qui va pouvoir évaluer l'impact exact de l'amélioration des techniques de sécurité, de la dégradation physique du matériel et psychologique des hommes, de l'humeur de la Terre et des phénomènes naturels qu'elle occasionne ?

Si vous cherchez un peu, vous trouverez de brillantes démonstrations disant que l'énergie nucléaire est celle qui tue le moins, et que Tchernobyl, c'est 4000 morts, soit environ le nombre de tués sur la route chaque année dans notre pays. Pour autant, quelq'un a-t-il déjà demandé la sortie de l'automobile ? Non ? Alors faut-il être stupide pour demander l'arrêt du nucléaire !
Ca me rappelle Erdogan, alors Premier ministre en Turquie, lors d'une interview télé après le tremblement de terre ayant frappé son pays en 2011 : "Lors des séismes, il est courant que des ponts s'effondrent, va-t-on donc renoncer à construire des ponts ? Non, alors pourquoi renoncerions-nous à nos projets de bâtir une centrale nucléaire ?" Ainsi va le monde ...

Je crois qu'il y a surtout une chose qu'il ne faut pas oublier : aucun accident nucléaire, qu'il soit bénin ou catastrophique (à part les rarissimes sabotages), n'est jamais survenu délibérément, par volonté expresse de l'homme. Lequel a toujours jugé, au niveau des décisionnaires, que rien de fâcheux ne pourrait jamais arriver, car tout avait été fait et pensé pour cela.

Voilà pourtant des décennies que l'on sait que c'est faux, et que ça le sera toujours, envers et contre toute belle déclaration officielle ...

Certes,
en mai 2011 lors d'une audition parlementaire, Jacques Repussard, directeur général de l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, annonçait "Il faut accepter de se préparer à des situations complètement inimaginables parce que ce qui nous menace le plus, ce n'est pas un accident standard" Mais encore une fois, comment envisager l'inimaginable, ne serait-ce qu'en termes de coût et de rentabilité ??

Pierre-Franck Chevet, Président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, annonce clairement quant à lui "un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part" et considère que la sûreté nucléaire dans notre pays présente un contexte "particulièrement préoccupant".
Voilà, on le sait, ils l'ont dit. Qu'est-ce que ça change, dans la fuite en avant des décideurs chez EDF, Areva, CEA, etc, et des politiques qui leurs sont inféodés ? Rien. D'ici quelques mois, nous pourrons influer sur cette course vers l'abîme par nos bulletins de vote, et peut-être ainsi récupérer plus de pouvoir que nous n'en avons jamais eu.

 
N'oubliez jamais, et faites-le savoir.

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Sources :


Arte Future - Timeline : 60 ans d'accidents nucléaires
Accident nucléaire : une certitude statistique - article de Libération
Accident nucléaire : une certitude statistique - commentaire par Étienne Ghys
Le risque d'accident nucléaire majeur : calcul et perception des probabilités
Modélisation des accidents nucléaires civils : Prévision à l'horizon 2030

Nucléaire: la France doit se préparer à des accidents «inimaginables» 
Trente ans après Tchernobyl, «un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part»
Sûreté nucléaire : un contexte «particulièrement préoccupant», selon l'ASN 
Évaluation de risques d'accidents nucléaires comparés à ceux d'autres filières énergétiques


jeudi 14 mai 2015

"Tchernobyl : Conséquences de la catastrophe sur la population et l’environnement" EN FRANÇAIS

IndependentWHO vient de publier la version française de cet ouvrage important :



Après la publication originelle de Saint-Pétersbourg en 2007 et celles de New-York en 2009 par l'Académie des Sciences de NY, celles de Kiev en 2011 et Tokyo en 2013, c'est la cinquième édition de cet ouvrage, actualisée autant que possible avec les nouvelles données disponibles au fil du temps, et confirmant l'importance énorme des conséquences de la catastrophe pour la santé humaine et l'environnement.

Extrait de la présentation par IndependentWHO : "Six décennies de dissimulation institutionnelle, internationale et à un niveau élevé, a privé le monde entier d’une information médicale et scientifique particulièrement importante sur les conséquences sanitaires des activités nucléaires industrielles et militaires.
Ce livre rend disponibles d’énormes quantités de preuves issues d’études indépendantes entreprises dans le monde entier et dans les pays les plus touchés, des données uniques et fiables qui ont été ignorées et continuent de l’être par l’organisation mondiale de la santé. Il  fournit une vision exhaustive des dimensions réelles de la catastrophe de Tchernobyl sur la santé et l’environnement."


Il est également possible d'acheter une version papier de ce livre, je vous engage à consulter l'article original sur le site d'IndependentWHO pour en savoir plus à ce sujet.

Merci aux auteurs, et à l'équipe française pour cet énorme travail, qui a rendu possible l'accès aux francophones de cet ouvrage unique :

Line Aldebert (traduction, coordination, relecture)
Alain Bougnères (mise en forme du document)
Marie-Élise Hanne (participation à la traduction de la Partie III), médecin biologiste
Thierry  Pain  (traduction  et  relecture),  traducteur  professionnel,  membre  d’Enfants  de  Tchernobyl Belarus,  botaniste  amateur  impliqué  dans  la  sauvegarde  de  stations  d’Orchidées  et  l’éradication d’espèces invasives en région parisienne.


Nota : La version de 2009 de cet ouvrage en langue anglaise peut être téléchargé ICI.

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En complément, vous pouvez voir ou revoir l'intervention du Pr Alexey Yablokov sous-titrée en français, intitulée Leçons de Tchernobyl, lors du symposium d'Helen Caldicott à New-York en 2013 :


(22'48'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (153 Mo)


Également disponible sur ma chaîne, le numéro de mars 2011 d'Enviro Close-Up avec Karl Grossman et Janette Sherman, intitulé Tchernobyl, un million de victimes :


(28'59'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (197 Mo)


mardi 3 février 2015

Nucléaire, une solution durable et sûre ? - A. Gundersen 08.2014

(22'05'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (154 Mo)


Transcriptions au format PDF en français / en anglais
(Avertissement : Ceci est le fruit d'un travail bénévole et amateur, et ne constitue pas une publication officielle des auteurs originaux mentionnés ci-dessous, qui ne l'ont pas vérifié – validé.)
(Disclaimer: This is the result of a volunteer and amateur work, and does not constitute an official publication of the original authors mentioned below, which have not checked - validated it.)


En août 2014, Arnie Gundersen de Fairewinds Energy Education a été invité à s'exprimer sur le thème de l'énergie lors d'une conférence suivie par plus de 1.600 chiropraticiens près de San Francisco. Étant destinée à des personnes non-averties, le propos est simple d'accès, et s'il ne comporte pas de "nouvelles révélations inédites", il a le mérite d'aborder 4 grands thèmes couvrant certains problèmes majeurs de l'énergie nucléaire :

  • Les accidents nucléaires sont bien plus fréquents que promis.
    D'un accident tous les 2.500 ans selon les prédictions officielles, donc jamais à l'échelle d'une vie humaine, on passe à un accident grave tous les 7 ans en moyenne selon l'historique des catastrophes nucléaires déjà survenues.
     
  • La gravité des accidents augmente avec le temps, au lieu de diminuer comme pourrait le laisser supposer l'expérience acquise et les progrès technologiques réalisés.
    - Three Mile Island : fusion partielle du cœur, contenue dans l'enceinte du réacteur.
    - Tchernobyl : fusion totale du cœur, n'ayant pas atteint la nappe phréatique.
    - Fukushima : fusion totale du cœur de 3 réacteurs, en contact direct avec les eaux souterraines et l'océan.
     
  • Bien que toujours très sérieux et non-totalement maîtrisé presque 4 ans plus tard, l'accident nucléaire de Fukushima aurait pu être encore bien pire. Seuls la chance et le courage des hommes alors présents sur les sites touchés par la catastrophe naturelle ont évité la destruction du Japon et la pollution radioactive de tout l'hémisphère Nord.
     
  • L'histoire le montre, les radiations ne connaissent pas de frontières.
    Si les rejets radioactifs libérés lors de l'accident de Three Mile Island sont restés dans un périmètre relativement restreint grâce à des conditions météorologiques clémentes, la catastrophe de Tchernobyl a largement et sérieusement pollué certains pays européens, dont certains comme l'Allemagne l'Angleterre et la Suède subissent toujours presque 30 ans plus tard certaines restrictions alimentaires. Quant au désastre de Fukushima, des micro-particules chaudes de combustible nucléaire très radioactif ont été rapidement détectées jusqu'aux États-Unis, et comme celui de Tchernobyl, son panache radioactif a déjà fait plusieurs fois le tour de l'hémisphère Nord. Probablement plus grave encore, la contamination de l'océan Pacifique entier ne fait que s'aggraver chaque jour un peu plus à cause des centaines de tonnes d'eau qui se retrouvent en contact direct avec les cœurs des 3 réacteurs fondus, avant de se mélanger à la nappe phréatique et de finir dans le Pacifique.

Sources :
Article, vidéo, transcription, diaporama originaux en anglais et traduction japonaise sur le site de Fairewinds :
The WAVE Conference


samedi 7 septembre 2013

Implications de la contamination massive du Japon par le césium radioactif - Steven Starr 11.03.2013

Steven Starr possède un diplome de technicien de laboratoire médical [MT (ASCP)], obtenu à l'École des Professions de Santé de l'Université de Columbia, Missouri. Il y tient actuellement le poste de directeur du programme scientifique du laboratoire clinique, après avoir exercé dans de nombreux hôpitaux pendant 27 ans.

Mr Starr est membre de Physicians for Social Reponsibility , et de la Nuclear Age Peace Foundation. Ses écrits sont publiés par plusieurs organisations dont l'Institut de Physique et de Technologie de Moscou, et il a travaillé avec plusieurs gouvernements étrangers et l'ONU à l'élimination des armes nucléaires. Il est également expert dans le domaine des conséquences environnementales de la guerre et des armes nucléaires.



(21'11'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (143 Mo)

Dans cette vidéo réalisée à l'occasion du symposium de mars 2013 à New York, il nous expose les propriétés délétères des matières radioactives produites lors d'accident nucléaires, et plus particulièrement du tristement célèbre césium 137, qui a notablement contaminé le Japon suite à la catastrophe de Fukushima. Il s'agit là de poisons mortels en quantités infimes, jusqu'au niveau atomique ou moléculaire. Leur activité est des millions de fois supérieure à celle de certains isotopes radioactifs naturels pourtant présents dans l'environnement en quantités bien plus importantes, comme le potassium 40. Autant comparer un bâton de dynamite à une bombe atomique !

Diaporama en anglais / en français
Transcription du discours en anglais / en allemand / en français - texte seul


Il est ensuite question de la contamination du territoire du Japon, dont les données officielles ne correspondent pas à certaines études scientifiques indépendantes, comme celle du Pr Yukio Hayakawa (voir cet excellent article de Kibô-Promesse), ni certainement à la réalité de la situation sur le terrain. C'est entre 10.000 à 20.000 km carrés qui présentent aujourd'hui une radioactivité supérieure à la dose maximale précédemment autorisée de 1 millisievert par an. On aborde ensuite les dangers induits par la multiplication par 20 de ce  niveau autorisé "quand tout va bien", et de la méthode controversée utilisée pour calculer les effets biologiques des rayonnements ionisants, exprimés en Sieverts.

Steven Starr nous parle ensuite des recherches scientifiques du Pr. Youri Bandazhevsky, des phénomènes de bioaccumulation dans les écosystèmes, de la fragilité accrue des enfants et spécialement les filles aux effets de la radioactivité, et de l'état de santé globalement déplorable des jeunes vivant de nos jours dans les zones contaminées par la catastrophe de Tchernobyl.

Souces et crédits :
Vidéo originale et diaporama (archive webcast)
Vidéo par ERF2012 / Cinema Forum Fukushima / East River Films
Version anglaises de la transcription et diaporama par l'auteur
Traduction française, relecture & édition du diaporama par MEH & François Gillard, relecture & édition finale mes soins
Version française de la transcription vidéo d'après la traduction de Mimi Mato, relecture François Gillard et moi-même
Version allemande de la transcription vidéo par Afaz.at
Édition et sous-titrage de la vidéo en français par mes soins. (Merci à LegionNetworkCH pour la bande son réparée)


jeudi 22 août 2013

Tchernobyl, Fukushima et autres lieux contaminés : conséquences biologiques - Dr T. Mousseau 11.03.13

Timothy Mousseau est titulaire entre autres d'une maîtrise en zoologie et d'un doctorat en sciences biologiques obtenu en 1988, après quoi il a complété une bourse post-doctorale de deux ans en biologie des populations. Depuis 1991, Il est professeur au département des sciences biologiques de l'université de Caroline du Sud. Auteur de plus de 140 publications scientifiques et de 2 livres, il  travaille depuis 1999 avec ses collègues, dont principalement le Dr Anders Møller, directeur de recherche pour le CNRS à l'université de Paris-Sud, sur les conséquences biologiques et évolutionnistes des contaminations radioactives des régions de Tchernobyl en Ukraine et maintenant Fukushima au Japon.


(36'36'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (254 Mo)

Dans cette vidéo de son intervention lors du Symposium de New York de Mars 2013, le Dr Mousseau nous parle des travaux entrepris avec ses collègues, des méthodes et moyens employés, d'abord à Tchernobyl, puis à Fukushima dès l'été 2011, ainsi que des buts poursuivis : déterminer les conséquences écologiques et au niveau de l'évolution des espèces de l'exposition aux contaminations radioactives de populations d'insectes, oiseaux et mammifères, à Tchernobyl et à Fukushima.

Diaporama en anglais / en français
Transcription du discours en anglais / en allemand + anglais / en français

Il nous fait également part des résultats de ses recherches, fruits de 1600 inventaires détaillés sur le terrain :
  • Augmentation significative des dommages génétiques, directement proportionnelle aux niveaux d'exposition aux contaminants radioactifs.
  • Taux accrus de malformations et anomalies du développement
  • Taux de fertilité réduits
  • Durées de vie réduites
  • Tailles des populations réduites
  • Biodiversité en régression, extinction locale de certaines espèces
  • Transmission des mutations au fil des générations, avec phénomène d'accumulation
  • Migration des mutations vers des populations non exposées par effets de proximité

Grâce à ce travail remarquable et courageux de pionniers, le Dr Mousseau et ses collègues nous démontrent que sur le terrain, on est bien loin de la légende prétendant que la zone interdite de Tchernobyl est devenue un Éden florissant, un refuge pour la vie sauvage, propagée par le Forum de Tchernobyl, les instances pronucléaires et certaines sources peu scrupuleuses.
De fait, il existe dans la zone de Tchernobyl des périmètres étonnement préservés de la contamination, présentant même une radioactivité de fond deux fois moindre que celle du célébrissime Central Park à New York ! Du fait de l'interdiction de chasse et de présence humaine, certaines espèces peuvent donc s'y multiplier. Mais ailleurs, Tchernobyl est globalement un désastre écologique. Voilà qui remet de nouveau en question la théorie controversée de l'hormésis, c'est à dire des effets non seulement inoffensifs, mais même bénéfiques, des faibles doses de radiations !

Pour Fukushima, les premières observations montrent un impact plus fort de la radioactivité qu'à Tchernobyl, sans que l'on puisse encore en déterminer la ou les raisons exactes. Manque de résistance des organismes non préparés à cette brutale hausse de radioactivité ? Sensibilité supérieure à ses effets ? Ou les créatures de Tchernobyl auraient-elles été capables de développer une certaine adaptation, une résistance aux radiations ? À moins que depuis plus de 25 ans, un phénomène de sélection naturelle n'y ait laissé survivre et se reproduire que les individus et espèces les plus résistants ? C'est sur ces questions que portent les études actuelles du Dr Mousseau et ses collaborateurs.

Comme nous le rappelle en conclusion le Dr Helen Caldicott, il ne faut que quelques années pour que l'être humain montre les mêmes altérations génétiques et anomalies de développement que celles observées ici, comme c'est déjà clairement visible dans certains cas en Russie ou en Suède, suite aux tragédies de Mayak et Tchernobyl ...

Au moment de la rédaction des ces lignes, deux ans et demi après la catastrophe nucléaire, les autorités japonaises viennent d'annoncer les chiffres suivants, pour les enfants de la préfecture de Fukushima :
  • 18 cas de cancers de la thyroïde avérés après chirurgie
  • 25 cas de tumeurs malignes suspectées, en attente d'intervention
  • Plus de 58% des enfants examinés présentent des nodules de la thyroïde jusqu'à 5 mm ou des kystes jusqu'à 20mm.

Selon une étude (télécharger le PDF) évidemment contestée de Toshihide Tsuda, professeur d’épidémiologie environnementale à l’Université d’Okayama, ces chiffres représentent une incidence annuelle plus de 31 fois supérieure à la "normale". Une progression beaucoup plus forte et rapide que ce qu'on a pu voir en Union soviétique à la suite de la catastrophe de Tchernobyl. Le Pr Tsuda reconnait toutefois que ses résultats ne doivent pas être pris au pied de la lettre, un "biais" ayant pu être introduit par les processus intensifs de dépistage qui ont eu lieu au Japon, permettant probablement de déceler des cas qui auraient sinon été ignorés, ou découverts beaucoup plus tard.
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Ressources complémentaires :

  • Tchernobyl, le vivant s'en souvient


  • (1h38'40'' Fr) - Télécharger la vidéo (1513 Mo)

    Voici une conférence d'octobre 2014 du Professeur Anders Pape Møller, Directeur de Recherche au Laboratoire Ecologie, Systématique et Evolution, Université Paris-Sud XI-AgroParisTech, CNRS.
    Presque 30 ans après la catastrophe de Tchernobyl, est-il possible de démontrer les effets nocifs des radiations sur les organismes vivants, y compris les humains ? Depuis 1991, il a en tant que membre d'une équipe de scientifiques étudié les effets à long terme des rayonnements ionisants sur les bactéries, les plantes et les animaux. Ces effets comprennent une augmentation des fréquences de mutations, des anomalies, des cataractes et des tumeurs, une baisse de la reproduction et de la survie, une réduction de l'abondance et de la diversité des plantes et des animaux, la perturbation des services écosystémiques tels que la prédation, la pollinisation ou la décomposition. Leurs dernières études à Fukushima montrent des effets similaires à ceux de Tchernobyl. Aussi, plutôt que les effets invisibles de la radioactivité, son intervention va s’attacher à montrer comment ils peuvent rendre visible l'invisible.

  • Tchernobyl, une histoire naturelle ?


  • (1h30'14'' Fr) - Télécharger la vidéo (987 Mo)

    Ce documentaire de Luc Riolon, diffusé par Arte en juin 2010 et août 2012, a suscité de nombreuses polémiques, du fait qu'il soutient la thèse d'une embellie de la vie sauvage dans la zone interdite de Tchernobyl et de l'effet hormésis. Voici son descriptif original :
    "Comment la nature reprend ses droits dans la zone interdite entourant la centrale nucléaire de Tchernobyl. Une passionnante enquête sur une énigme scientifique. Vingt-quatre ans après l'explosion du réacteur n° 4, le 26 avril 1986, la "zone interdite" instaurée dans un rayon d'une trentaine de kilomètres autour de la centrale nucléaire offre la vision idyllique et paradoxale d'une nature préservée des ravages de la civilisation. Ce territoire où les radionucléides se sont dispersés irrégulièrement, avec l'explosion et l'incendie qui a suivi, est aussi devenu un vaste laboratoire à ciel ouvert, où les scientifiques étudient sur le long terme, en situation réelle, les effets de la radioactivité de faible dose sur les organismes vivants. Pourquoi certains oiseaux meurent-ils prématurément, pourquoi la croissance des pins est-elle perturbée, alors que mulots ou peupliers semblent en pleine santé ? Les espèces ne sont apparemment pas égales devant ces radiations : les résultats des recherches sont contrastés, troublants, révélant la complexité du monde vivant."

  • "La radioactivité est un gros mot"
  • Court entretien avec le réalisateur Luc Riolon, par le magazine web "Les yeux rouges"
    (Télécharger le PDF)

  • Tchernobyl, une histoire pas si naturelle que ça
  • Je vous conseille vivement la lecture de cet article de Pierre Fetet sur le Blog de Fukushima, où il analyse et commente le documentaire en question, et mentionne également les réactions du Professeur Michel Fernex, du Professeur Jacques Foos, d'Yves Lenoir, Bella Belbeoch et Yohann Moreau. Voir également dans les commentaires de l'article la réaction de Luc Riolon lui-même.

  • Accumulation transgénérationnelle des dommages radiologiques chez les petits mammifères
  • Voici une étude de deux généticiennes de l'Académie Nationale des Sciences du Bélarus, Nadezhda I. Ryabokon et Rosa I. Goncharova, traduite en Français par François Gillard, merci à lui. Cette étude montre qu'à l'appui des observations du Dr Mousseau, les dommages génétiques dus à une exposition chronique à des contaminants radioactifs peuvent s'accumuler au fil des générations et se transmettre à des individus non soumis eux-mêmes à la radioactivité.

    Bien que ce ne soit pas spécialement abordé dans la vidéo du Dr Mousseau, son équipe et lui ont également étudié la condition de groupes d'enfants du Bélarus, car malheureusement, l'être humain fait aussi immanquablement les frais de l'exposition radioactive même à faible dose. Voici donc deux documents qui abordent ce point.

  • L’Instabilité génomique après Tchernobyl, pronostic pour les générations futures - Rosa Goncharova 2005
  • La catastrophe de Tchernobyl, conséquences sur la santé humaine - Greenpeace 2006

  • Et enfin, un article intéressant ou T. Mousseau et A. Møller nous présentent 10 questions gênantes à propos des accidents nucléaires, et leurs réponses (En + Fr) :

  • Questions gênantes suite aux accidents nucléaires de Fukushima et Tchernobyl

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    Sources et crédits :
    Vidéo originale et diaporama (archive webcast)
    Vidéo par ERF2012 / Cinema Forum Fukushima / East River Films 
    Traduction Française du diaporama par mes soins
    Version Française de la transcription vidéo par mes soins d'après la traduction de R & F Gillard
    Version Anglaise et Allemande de la transcription vidéo par Afaz.at
    Édition et sous-titrage de la vidéo en Français par mes soins.
    Portail web du Dr Mousseau (En)
    Publications du Dr Mousseau (En)
    Présentation du Pr Møller (Fr -En)
    Vidéo Universcience "Tchernobyl : le vivant s'en souvient" (Fr)
    Documentaire "Tchernobyl, une histoire naturelle ?" en vente sur le site d'Arte
    Thyroid Cancer Detection by Ultrasound Among Residents Ages 18 Years and Younger in Fukushima, Japan: 2011 to 2014.


    jeudi 4 avril 2013

    Les leçons de Tchernobyl, Dr. Alexey Yablokov - 12.03.13

    Alexey Yablokov est Docteur ès Sciences biologiques (PhD), ancien membre du parlement de l'Union Soviétique, conseiller environnemental du président Eltsine et de l'administration Gorbachev, membre de l'Académie des Sciences de Russie, co-auteur du livre "Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment". (Ouvrage traduit en français, cliquez sur ce lien)

    Il revient lors de cet exposé sur les nombreux impacts négatifs de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que ce soit sur l'homme  ou son environnement, y compris dans les zones contaminées soumises à de faibles doses de radiations. Il nous rappelle également que là aussi, mensonges et dissimulations ont été de règle de la part des autorités, qu'elle soient soviétiques ou internationales.
    Autant d'attitudes et de périls que l'on retrouve inévitablement, hélas, au Japon suite à la catastrophe de Fukushima.

    La conclusion du Dr. Yablokov sera que l'industrie nucléaire fait courir à l'humanité et à notre planète autant de risques avec les centrales nucléaires que le nucléaire militaire avec les armements nucléaires.


    (22'23'' En st Fr) - Télécharger la vidéo (156 Mo)

    Vidéo réalisée à l'occasion du symposium "The Medical and Ecological Consequences of the Fukushima Nuclear Accident" (Conséquences médicales et environnementales de l'accident nucléaire de Fukushima) organisé par la fondation Helen Caldicott les 11 & 12 Mars 2013 à New York.

    Téléchargements :
    Transcription en Français
    Transcription en Anglais - English transcript
    Résumé en Allemand - Zusammenfassung dt.
    Transcription en Allemand - Übersetzung dt   
    Diaporama en Français
    Diaporama en Anglais - English slideshow


    Sources :
    D'après les vidéos de dubbelschnubbel :
    Dr. Alexey Yablokov - "Lessons from Chernobyl" (NYC, March 12th 2013) [1/2]
    Dr. Alexey Yablokov - "Lessons from Chernobyl" (NYC, March 12th 2013) [2/2]
    Vidéo originale et diaporama PDF (archive webcast)

    Transcription et traduction par mes soins, relecture MEH + Marie-France Payrault
    Traduction de la présentation : MEH
    Édition et sous-titrage par mes soins.



    vendredi 14 décembre 2012

    Tchernobyl, chronique des jours graves - Vladmir Shevchenko.


    (6'56'' VO st FR) - Télécharger la vidéo (60 Mo))

    Vladimir Shevchenko, réalisateur de films et caméraman pour la TV Ukrainienne, a couvert la catastrophe de Tchernobyl depuis les tous premiers jours de l'accident. Non prévenu, comme beaucoup d'autres, des dangers des radiations, il y laissera sa peau en quelques semaines. Ce petit film d'origine imprécise, monté à partir d'images d'archives du site d'Elena Filatova, nous fait partager le travail, le destin et la fin tragique des ces hommes, qui ont sacrifié leur vie pour qu'une pollution et une explosion gigantesques ne se produisent pas, ce qui aurait probablement signé entre autres la fin d'une grande partie de l'Europe

    Le commentaire original semble contenir quelques erreurs et/ou imprécisions, que je me suis efforcé de rectifier. Par exemple, le but des tunnels creusés par les mineurs sous le réacteur n'était pas de renforcer les fondations d'un bâtiment menaçant de s'écrouler, mais d'arriver sous le réacteur en fusion pour en évacuer l'eau et y creuser une chambre de refroidissement, qui sera ultérieurement remplie de béton pour empêcher le coeur en fusion d'atteindre la nappe phréatique.

    Je suppose également que ce n'est pas un cancer généralisé qui a tué Vladimir Shevchenko en quelques semaines, mais plutôt un syndrome d'irradiation aiguë.

    La "Gamma Girl" qui d'après le générique de fin se présente comme l'auteur de cette vidéo, est-elle Elena Filatova ? Et les histoires telles que rapportées par cette personne, comme les virées en moto en zone interdite, ne seraient-elles pas quelque peu "enjolivées" ?
    Finalement peu importe, ça n'enlève rien au poids dramatique de ces images, de ce qui a été le pire accident nucléaire de l'histoire.

    Le restera-t-il ? L'est-il encore ?

    Vidéos sources provenant du site http://www.angelfire.com/extreme4/kiddofspeed/
    et http://www.consumedland.com/videos_page_fr.html

    Arrangement traduction et sous-titrage Fr par mes soins.

    —————————————————————————————————————————————————— Kna60 sur YouTube

    —————————————————————————————————————————————————— Kna60 sur Dailymotion

    —————————————————————————————————————————————————— Kna60 sur Vimeo

    Fukushima - Que savaient-ils et quand ? - A. Gundersen 11.03.13 from Kna60 on Vimeo.